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Les CHEMINS :

 

Chemins, chemins creux d’ombres et d’odeurs, chemins de haies et de baies d’ou jaillissent des geais, des pies, des merles et des grives, chemins bordés de murettes d’épierrement, chemins empierrés bordés de buis, chemins bornés de cairns rassurants ou chemins ténus qui ne sont plus qu’une trace d’herbe foulée et qui se perd dans les fougères, chemins disparus sous les ronces, chemins de roulage défoncés par d’incessants charrois, chemins muletiers, chemin d’ânes, de vaches, chemins des foires, chemins de brebis et de sonnailles, chemins d’estives, chemins de ruissellement devenus chemins de boues, chemins qui s’ouvrent en balcon sous les hêtres, chemins des champs, des prés, chemins glacés des colporteurs, chemins disparus sous la neige, chemins de l’émigration, de la misère et de l’espoir !

 

1 – Les ALBÈRES :

 

Les gabians *, les gabians ! crient des enfants, le visage collé à la vitre du train de Narbonne qui arrive au pays des étangs**.

Avec le soir, la montagne bleue des Albères se teinte d’ombres violines, je vais m’endormir dans les lumières de la côte.

Demain, je serai dans les schistes rouille-ocre de Banyuls. Ici les vignes ont dévoré le maquis jusqu’à l’aplomb de Madeloc.

Puis j’arriverai sur la large crête des Albères qui ne dessine pour l’instant que ses contours sombres…Le chemin des bergers de Tagnarède et les pins Laricio de L’Ouillat sont encore bien loin. Dodo ! 

Tout était calme en ce soir de mai, et la mer chuchotait en déposant comme à regret d’étroites bandes d’écume sur la plage.

Les gabians* : goélands 

pays des étangs** : Leucate

2 – VALLESPIR : 

 

Je suis à Céret. Les hauts platanes du Boulevard Joffre dépassent les toits et accrochent les étoiles.

Au loin, comme étouffés dans la nuit, m’arrivent les sons âpres et doux d’une Sardane.

Tiens ! Le tible reprend ses notes aigües…puis la cobla s’arrête.

Je passe devant la porte de France et j’arrive devant les rares lumières de la colline que Soutine transforma en un cahos de petits aplats tors de couleurs vives.

Le Tech est en pétard avec les orages du Canigou...La cobla reprend, les cigales chantent à nouveau, un chien aboie, des hommes rient à la terrasse du café de France. Décidément tout contrarie la nuit !

3 – Le CANIGOU : 

 

Terres veinées d’hématite, déblais et scories, excavations, rails tordus et cassés, murs écroulés, Decauville immobile, barres tordues, vitres brisées, gravats, tôles rouillées, carcasses d’engins, câbles cassés… Nous sommes à Batère, au pays du fer du Canigou.

Je suis dans ce grand remue-ménage d’hommes, d’hématites et de terres.

Après un long chemin en balcon dans les hauts sapins,  je découvre les crêtes du Puig Sec. L’air est maintenant empli de l’odeur âcre et sucrée des genets purgatifs, leurs couleurs or se mêlent au rose vif des fleurs de rhodos et aux tiges vertes des bruyéres, je marche vers les Cortalets.

Des Cortalets, je verrai le Canigou s’assoupir dans la nuit et une lune pâle se lever sur la mer. Perpignan sera proche comme à toucher.

4 - HAUT - CONFLENT :

C'est peut-être sur ce tronçon que l'on a la plus grande variété de biotopes, des mégaphorbiaies et zones humides, des tourbières, des forêts,  des prairies humides, des landes, des éboulis et escarpements rocheux, des lacs, des gorges profondes, de nombreuses pelouses sommitales, de grandes zones arides... On a le tournis dans cette infinité de terre !

De Mantet, je monte dans les grands espaces sommitaux arides et pierreux, qui courent de Costabonne au pic de La Vacca. 

 

5 - La CERDAGNE :

 

Nous sommes dans la plus grande zone lacustre de l'Est des Pyrénées, Nous verrons que les lacs se répartissent principalement de la Cerdagne à l'Ossau et qu'ils sont très rares dans les calcaires.

Au loin, le Carlit a maintenant remplacé le Canigou comme nouveau  phare qui guide mes pas…Le Carlit est une longue crête de schistes balafrée par son ancien glacier. Vers l’est, il domine une large étendue granitique tavelée de lacs. 

Vers l’ouest nous avons un des plus grands lacs pyrénéens : Le Lanoux.

Du sommet du Carlit, je découvre aussi  les sommets de ma tendre et douce Ariège : Saint Barthélemy, Rhule, Valier, Montcalm, Bassiès...

 

6 - HAUT - VAL d'ARIÈGE :

Nous sommes dans le comté de Foix, symbolisé par son château.

Le 21 juillet 1209, la grande armée des croisés passe l’Hérault sur le pont de Saint-Thibéry sous un dur soleil d’été, avec son immense charroi qui soulève de la poussière dans un grand vacarme.

L’armée avance sur Béziers, vers la vallée de l’Orb, où elle passera la nuit. Le lendemain, Béziers est en flammes. Carcassonne sera prise à son tour le 15 août, la croisade des Albigeois a commencé.

 

7 - BEILLE - ASTON :

Je continue sur la crête rocheuse, puis en dévers pour surplomber l'étang bleu. Maintenant, le brouillard se déchire sur les sommets très découpés qui vont du pic Fourcade à Rulhe.

Cette montagne, sculptée par les glaciers devient plus alpine, crêtes déchiquetées dominant des cirques, montagnes encombrées de rochers.

J'ai décidément quitté les lourdes masses montagneuses de la Cerdagne. La pente s'atténue vers le refuge de Rulhe. Je suis rassuré d'autant plus que j'aperçois les drapeaux tibétains du gîte.

J'y retrouve « des HRP» qui arrivent d'Andorre, des randonneurs qui rentrent du pic de Rulhe, des « GR 10 »...

Tout ce monde me rassure, et j'oublie ces moments d'inquiétude qui rythment nos randos. Je vois la crête des Isards, ce sera pour demain.

 

 

Les chevaux de Mérens des derniers troupeaux transhumants ont quitté le plateau de Beille depuis peu, et le givre remonte sur les lignes de crêtes, du col des Finestres aux sommets enneigés de Rhule.  

Bientôt, il y aura les premières neiges, la seconde morsure de l'hiver. Beille se réveillera sans bruits ni odeurs et la montagne deviendra  immobile.

 

8 - VICDESSOS - BASSIÈS :

La montée des troupeaux se faisait vers la Saint-Jean et le retour fin septembre vers la Saint-Michel. 

Routes et chemins s'emplissent du bruit assourdissant des cloches et des sabots à la montée en estive, moment important de la vie des vallées. 

Soulcem est l’une des plus grandes estives des Pyrénées, qui va de son étang artificiel, dominé par le pic de la Madelon, au port du Rat à la frontière andorrane.

 

9 - GARBET - USTOU :

 

La population a connu une forte augmentation dès le début du XIXe siècle, sans que nous n'en comprenions les véritables raisons.

Cette évolution a été rendue possible par la culture de la pomme de terre et accessoirement du maïs, principalement au pays basque.

À noter que la montagne était alors plus peuplée que le piémont.

L’industrie ne se développant pas suffisamment, il ne restait plus qu’à exploiter de nouvelles terres souvent ingrates pour rester au pays, mais cela ne suffisait plus « nous étions encore trop nombreux à table ! »

Cette surpopulation devenait de plus en plus insoutenable avec la maladie de la pomme de terre en 1846 et le choléra en 1854.

Le sens commun veut que ce soit la Grande Guerre qui ait dépeuplé nos campagnes, mais cela n’a fait que l’accélérer.

Dès avril, il n'y avait plus ni foin, ni pommes de terre, ni farine...et pas encore de légumes. De plus, les bêtes ne pouvaient pas encore pacager.

Dans les Pyrénées gasconnes, on retrouve cette malédiction dans le proverbe : Diù mé préserbi d’éra hami dé may *

 

* Dieu me préserve de la faim (du mois) de mai. 

 

10 - SALAT - VALIER :

Il ne reste plus qu'une trentaine de glaciers dans nos Pyrénées, mais les glaciations du quaternaire ont très largement marqué les paysages. 

Cependant, les glaciers pyrénéens n'ont jamais atteint la taille des  glaciers alpins qui ont tout arraché sur leur passage, comme dans l'énorme vallée glaciaire du Grésivaudan à Grenoble.

Nos glaciers pyrénéens furent plus modestes que ceux des Alpes. Ils ont conservé des ressauts et des seuils d'où bondissent les cascades. Ils n'ont pas dégagé toutes les gorges, tous les cols, tous les verrous glaciaires où se presse une foule de lacs. 

Nos Pyrénées sont plus impénétrables, plus secrètes. 

Une moindre glaciation en fait leur charme, mais il faut noter que ces glaciers avaient tout de même jusqu'à 1000 mètres d’épaisseur.

 

11 - RIBÉROT - LUCHON :

Je suis revenu au Playras par une fin de journée d'automne. 

Les longues ombres des hêtres s’entassent dans les ombrées froides du Tuc de la Core de Léat, traversent la rivière de l’Isard et viennent buter sur la soulane.

Il faut dire que le soleil est lent et fainéant comme les jours, et le silence n’est troublé que par les sifflets aigus des merles noirs.

De là-haut, la vallée profonde de Frechendech ne ressemble plus qu’à une large entaille d’ombres emplie de hêtres déplumés. 

Au bout de la vallée, la silhouette asymétrique du Crabère étale ses neiges pâles au pays des mines de plomb et de zinc, où l'on retrouve nombre d'éboulis rougeâtres de stériles et des ferrailles rouillées dans le grand désordre de l'abandon. 

 

12 - HAUTE VALLÉE de la GARONNE :

Elle a connu bien des vicissitudes la Garonne avant de traverser Vielha !

D’abord, nous lui avons laissé croire qu’elle prenait sa source au pla de Beret, ensuite aux Uelhs de Joèu (yeux du juif) qui n’est en fait que sa résurgence.

Mais Norbert Casteret y mit bon ordre : La Garonne prend sa source dans la Maladeta avant de disparaître au trou du Toro. 

Elle rejoindra la Pique au pied du pic du Gar, sommet large, imposant et escarpé. Dieu Gar, Gar, Garonne ? 

La Garonne, l’Èbre, l’Adour... drainent la plupart des eaux des Pyrénées après avoir déposé d’énormes quantités d’alluvions durant les périodes glaciaires et interglaciaires.  

 

13 - LUCHONNAIS :

De l'étroit port de Vénasque (ou Bénasque), le pic de la Maladetta, très proche de l'Aneto, semble plus haut, mais il est en fait plus bas de 92 mètres.

Ce port n'est qu'une entaille entre les pics de la Mine et de  la Sauvegarde, mais il fut l'un des principaux passages des Pyrénées centrales entre la vallée de la Pique en France et de l'Ésera en Aragon.

Une caravane de mulets, chargée d'or, tomba dans les boums du Port (boum signifie lac dans le Luchonnais) qui sont en contre-bas. Depuis ce temps ces lacs ont des reflets dorés. 

Les Pyrénées sont alors l’objet de toutes les curiosités : pyrénéistes, géologues, botanistes, lithographes, cartographes, photographes, 

peintres... se retrouvent parmi les curistes, les chasseurs et les voyageurs.

 

Le romantisme privilégie sensibilité, imagination et sens de la nature. Il concerne toutes les formes d'art : musique, peinture, écriture, voire même la mode vestimentaire et la coiffure...

Les Pyrénées furent le cadre idéal pour exprimer ce romantisme.

 

14 - AURE - LOURON :

 

L’eau accourt des crêtes de Peyragudes et de la Hourgade et se répand dans l’immense estive.

Elle ruisselle sur les pierres, disparaît et devient silencieuse, mais est trahie par les joncs et ses gargouillis, puis elle sourd en gros bouillon des pierriers, s’éparpille sur l’herbe luisante et ondule entre les hélianthèmes, charge les torrents, devient cascade puis se divise en cascatelles… Ça gargouille, ça pisse de partout.

Cette eau a toutes les audaces et ruisselle maintenant sur les chemins jusqu’à la Neste du Louron, où, toujours pressée, elle court vers Arreau en longeant les prés de fauche noyés d’ombre, emplis de reines des prés et de grandes astrances.

 

15 - NÉOUVIELLE :

La haute montagne, a été pendant longtemps un monde effrayant et maléfique, avant de devenir un espace de loisirs et d'exploits.

Nous faisons face à l'immense plan incliné de granite sculpté par les glaciers, qui ont toutefois épargné une arête en chenille, la crête de  Barris d'Aubert, véritable muraille de pierre qui descend du Ramoun. 

Cette arête est dominée par le sommet tabulaire du pic de Néouvielle. 

Nous montons maintenant vers le pic, la pelouse alpine est de plus en plus morcelée entre les pierres et  les pins à crochets qui sont enrore plus épars. Nous rencontrons des niverolles qui ressemblent aux moineaux et des accenteurs alpins, peu farouches, voire envahissants

16 - LUZ - GAVARNIE  :

Les hautes montagnes furent, depuis l'Antiquité, des endroits inquiétants et inaccessibles, mais au XIXe siècle la conquête des sommets s'accélère : mont Perdu, Marboré, Balaïtous, Vignemale, Aneto, Posets, couloir de Gaube... 

C'est ça l'alpinisme... Euh, non, c'est le pyrénéisme !

« Le pyrénéisme, apparu à la fin du XIXe siècle, s'est démarqué de 

l’alpinisme en considérant l'expérience physique de la montagne comme inséparable de l'émotion esthétique et culturelle » Wikipédia 

Le nom de Gavarnie est associé au pyrénéisme avec son hôtel des voyageurs et les terrasses rocheuses de son petit cimetière avec ses tombes de pyrénéistes et de guides : François Bernard-Salles, Henri et Célestin Passet, Jean Arlaud, Raymond d'Espouy, l'abbé Gaurier,  Georges Ledormeur...

C'est la statue d'Henri Russel, qui écrivit « Souvenirs d'un montagnard  »

et réalisa de nombreuses premières, qui nous accueille en arrivant à Gavarnie. On le retrouve ci-dessous dans « son » Vignemale. 

17 - CAUTERETS  :

Après Gaube et Huats, j'arrive dans les hauts troncs saumonés des pins sylvestres.

L'eau du gave s'y déchaîne en chutes et remous, m'éclaboussant de poussières d’eau avec des odeurs froides, avant de disparaître sous le pont d'Espagne dans une gorge profonde et sombre.

Le fracas de l’eau est maintenant plus sourd et plus intense.

Me voilà à La Raillère, où arrivait le tramway. Ça sent l’œuf pourri !

Le 20 août 1917, lors de la contre-attaque de Verdun, la boue va dévorer le corps du caporal Pierre Joseph Noébès de Cauterets, incorporé dans le 12e régiment d'infanterie de Tarbes.

Il devait mourir le 20 août 1917, à Louvemont, dans l’attaque de la cote 326 et de Mormont , au  nord de Verdun. 

Les soldats gazés sur le front étaient soignés à Cauterets. 

18 - VAL d'AZUN - SOULOR - AUBISQUE :

Passé Gourette, je monte à Anglas sur les traces de l'ancienne mine : câbles, poulies, godets de transport, rails de Decauville, conduites d'eau... se retrouvent en un grand désordre. 

J'arrive à l'étang d'Anglas où une mine fut construite après le terrible accident de la mine d'Are, toute proche. Cet accident fit 16 morts 

durant l'hiver 1881-1882 et il est à rapprocher de celui d'Izourt (8). 

Je ne quitte pas des yeux la Pène Médaa, étonnante arête perchée,  orientée nord sud tout comme la Pène Sarrière. 

19 - OSSAU :

Les plantes de ces milieux doivent supporter soleil brûlant, gel, 

sécheresse, neige... Elles poussent sur un sol souvent mobile et doivent ainsi faire preuve de prouesses pour leur enracinement.

La plupart de ces éboulis rocheux favorisent les rayonnements solaires, donc les plantes thermophiles. Nous avons déjà évoqué ces plantes que l'on retrouve dans les éboulis et falaises.

Il existe aussi des glaciers rocheux, éboulis très denses d'assez grosses pierres sur une faible pente, rappelant la morphologie d'un glacier.

Les gros éboulis de Coumély et de l'Araillé sont appelés abusivement  chaos. Le chaos se forme « sur place » par désagrégation des minéraux, comme à Targasonne où nous avons un chaos granitique.

20 - ASPE  :

Au XIIe siècle, un bouvier et un pêcheur furent témoins d'une étrange scène : un des taureaux du bouvier s'agenouilla dans le gave d'Aspe (au niveau de l'actuel pont), devant une petite statue de la Vierge qui émergeait d'une source.

Le haut clocher aux huit pans concaves, témoin béarnais du baroque,  domine Sarrance en vallée d'Aspe, un des premiers sites marials. 

Sarrance fût un haut lieu de pèlerinage, jusqu'à ce qu'il fut détrôné par Lourdes à la fin du XIXe siècle.

Les aiguilles d'Ansabère sont un peu des Dolomites italiennes aux confins de la vallée d'Aspe. 

Tout Ansabère résonne des cris rauques  des chocards à bec jaune qui remontent en vol serré le long des aiguilles.

Puis à mi-hauteur, le vol éclate, certains chocards descendent en piqué vers l’estive du lac pour se gaver de criquets.  

D'autres poursuivent leurs vol circulaire dans les pompes thermiques du calcaire brûlant.

Ce spectacle est joyeux et j'ai envie de voler !

Tout ce beau monde niche sur les corniches et dans les gouffres.

 

21 - BARÉTOUS - SOULE : 

Depuis l’Abérouat, je savais bien que la géologie allait me réserver des surprises, mais tout de même !

Du pic d’Anie à La Pierre Saint-Martin, je découvre cette immensité grise percée d’avens et de crevasses, de failles, balafrée, entaillée de dolines, griffée de lapiaz. 

L’érosion des calcaires de surface crée souvent des dépressions circulaires appelées dolines, qui, lorsqu'elles s'effondrent, donnent parfois accès au monde souterrain, une grotte ou un aven où l'on n’accède souvent qu'en rappel.

Ici, l'eau s'infiltre dans les sols et creuse d’inextricables réseaux souterrains avec ses salles et ses innombrables galeries.

On retrouve le gouffre de La Pierre Saint-Martin, qui est en fait une entrée d'un important réseau souterrain, dont la grotte de la Verna, immense salle dans laquelle se déverse une cascade qui alimente un lac aux eaux turquoise.

22 - BASSE - NAVARRE : 

Oui, c'est vrai, il y a de très nombreuses hêtraies dans les Pyrénées ! 

Mais Iraty est plus grande, plus mystérieuse, plus calme, plus fraîche et plus rousse en automne. Elle descend du pic des Escaliers et s'écoule lentement vers l'Espagne entre le pic d'Orhy et Occabé.

J'aime me perdre dans Iraty un jour humide d'automne. Je pars des chalets et cap au sud, c'est là que la forêt est la plus intense, la plus sonore. J'aime le bruit de mes pas sur les feuilles mortes.

Un pic tambourine, c'est peut-être le pic à dos blanc, espèce rare qui subsiste à Iraty. Je ne le verrai pas, mais je sais que dans une clairière de la vieille futaie, je verrai les grimpereaux des bois et la rosalie des Alpes.

Il me faut maintenant quitter la forêt pour le sommet pastoral d'Occabé.

23 - LABOURD : 

Toutes ces montagnes sont globalement orientées est-ouest,  elles sont le résultat de la poussée de l'Afrique qui a entraîné la péninsule ibérique vers le nord.

J'arrive au col des Veaux où j'allais naguère, par un chemin poussiéreux à la venta, en redoutant au retour les douaniers à Ixtassou !

Maintenant, je repars plein nord vers le sommet en quartzite blanc du Mondarrain. Avec ses énormes blocs qui le couronnent, 

il ressemble à une forteresse en ruine.

Ici, Lumière et vent viennent de la mer, la montagne devient marine. 

Je vois les golfes de Saint-Jean-de-Luz et d'Hendaye.

Tiens, 2 avocettes survolent l'estran rocheux des Jumeaux ! 

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